UNE SUITE AU FILM «TWISTER», EN COLLABORATION AVEC STEVEN SPIELBERG, ATTENDUE CET éTé

Ayant grandi dans le Midwest, le cinéaste Lee Isaac Chung a développé à la fois une peur saine des tornades et un respect pour le célèbre film de Jan de Bont de 1996, «Tornade» («Twister»). Il a vu le film au cinéma avec sa famille lorsqu'il était adolescent.

«Je me souviens avoir pensé: "Je ne savais pas qu'on pouvait courir après ces choses", a-t-il relaté. Cela, pour moi, était très époustouflant.»

Il s’agissait de forces de la nature dont lui et ses camarades de classe de l’Arkansas rural, près de la frontière avec l’Oklahoma, apprenaient à se cacher en toute sécurité. Et voici Helen Hunt, Bill Paxton, Philip Seymour Hoffman et Alan Ruck qui se dirigent vers elles. Intentionnellement.

Lorsqu’il a été embauché pour réaliser la suite, «Twisters», qui arrivera en salles le 19 juillet, il savait qu’une chose n’était pas négociable: ils devaient tourner en Oklahoma, pas dans des décors.

«J’ai dit à tout le monde que c’était quelque chose que nous devions faire. Nous ne pouvions pas simplement avoir des écrans bleus», a souligné Chung. 

«Nous devions être sur les routes avec nos camionnettes et dans les environnements verts où se déroule réellement cette histoire.»

Il faudrait faire des sacrifices, réduire le nombre de jours de tournage pour respecter le budget, mais c'était important. «Twister» est peut-être un immense succès, le deuxième film le plus rentable de 1996 derrière  «Le Jour de l'indépendance» («Independence Day»), mais pour Chung, cela ressemblait à un film local tourné dans son jardin. 

Ses «films de l'Oklahoma»

Chung a également tourné «Minari», son film familial autobiographique qui a obtenu six nominations aux Oscars, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Même si la plupart se souviennent peut-être de «Minari» comme d’un film calme et contemplatif, c’est en fait celui qui l’a amené à penser à faire quelque chose de plus spectaculaire. À la fin, il y a un incendie dramatique.

«Nous avons en fait mis le feu à cette grange et avons simplement pris le risque de la filmer en une seule prise, a-t-il raconté. Je me souviens avoir été tellement rempli d'adrénaline après cela que je me suis dit: "Je veux faire un film catastrophe".»

Le premier endroit où il s'est rendu en repérage pour «Twisters» était une ferme. Le propriétaire est sorti et a salué Chung avec un câlin et en lui annonçant qu'il était en fait un figurant dans «Minari».

«J'avais l'impression de revenir à la maison. C'est la confirmation que nous avons fait le bon choix, a-t-il expliqué. "Minari" et "Twisters", même s'ils sont très différents, je les considère en quelque sorte comme mes films de l'Oklahoma.»

Un projet de longue haleine

Il y avait des discussions sur une suite à «Twister» depuis quelques années, Universal Pictures et Amblin Entertainment travaillant avec le scénariste du «Revenant» («The Revenant»), Mark L. Smith, pour développer une nouvelle histoire et trouver le meilleur réalisateur pour le poste. Par ailleurs, Hunt aurait même travaillé sur un prochain chapitre, et plusieurs réalisateurs étaient à l'étude.

Mais Chung a prouvé sa passion à Steven Spielberg, Universal et Warner Bros., qui supervise la distribution internationale.

«C'est comme si je pouvais le voir, a-t-il soutenu. Je déclenchais dans mon esprit toutes les émotions que je voulais que le public ressente.»

Le film est considéré comme une suite autonome à celui de 1996 et met en vedette Daisy Edgar-Jones, Anthony Ramos et Glen Powell dans le rôle d'un nouveau groupe de chasseurs de tempêtes. Aucun des personnages de l'original ne revient, mais l'héritage de leur travail est là: les capteurs Dorothy sont de retour, tout comme les références à l'université fictive de Muskogee State.

«Nous soulignons l'idée et le fait que, d'un point de vue environnemental, les tempêtes sont devenues plus imprévisibles. Les tornades sont également devenues plus imprévisibles. C'est tout simplement de la science exacte», a indiqué Chung. 

Un tournage mouvementé

Ils ont démarré la production à partir du printemps 2023, afin de profiter de la saison des tornades réelle dans la région. Un jour, ils tournaient une scène avec Daisy Edgar-Jones et de ses amis fuyant une tornade géante, essayant de se mettre en sécurité. L'équipe a également reçu des avertissements concernant l'arrivée d'une tempête géante et a été priée de filmer ce dont elle avait besoin le plus rapidement possible. Peu de temps après avoir réussi leur journée et renvoyé tout le monde chez eux, ils ont reçu une information indiquant qu'une tornade s'était abattue à une soixantaine de kilomètres de là.

Chung et son producteur associé ont décidé de célébrer avec certains des célèbres hamburgers à l'oignon frit d'El Reno.

«Nous avons obtenu les images dont nous avions besoin. Le ciel était parfait, car cela ressemblait à une tornade. Nous avons sorti tout le monde sain et sauf. Et une tornade a touché le sol après que nous ayons filmé», a-t-il affirmé.

Steven Spielberg a produit l'original, mais sa fascination pour les tornades remonte plus loin que cela. Qui se souvient de la scène dans «Les Fabelman» où la mère emmène les enfants pour essayer d'en chasser un eux-mêmes?

«C'est un véritable fanatique des tornades, a témoigné Chung. J'avais pour mon argumentaire des vidéos sur YouTube de véritables tornades et chacune d'entre elles, il disait: "Oui, j'ai vu ça. J'ai vu ça." Il s’est avéré qu’il avait vu chaque vidéo YouTube d’une tornade qui existe.»

«Twisters» n'est pas encore tout à fait terminé. Chung a dit que ce serait probablement fait d’ici juin. Et il se sent bien, ayant déjà reçu un regain de confiance assez important de la part de Spielberg, que Chung a qualifié de véritable partenaire tout au long du processus.

«Il adore "Twister" et je peux dire qu'il aime aussi ce film», a-t-il souligné.

Lindsey Bahr, The Associated Press

2024-04-26T16:28:38Z dg43tfdfdgfd