POUR FAIRE UN MONDE : DORIS LABRIE ANIME SA DERNIèRE éMISSION

Après 35 ans à Radio-Canada, dont 17 ans au micro de l'émission de l'après-midi en Saskatchewan. Doris Labrie, animatrice, journaliste, anime sa dernière émission vendredi.

L'aventure de Doris Labrie à Radio-Canada commence à Trois-Rivières en 1989. Celle qui était comédienne au théâtre devient alors reporter aux arts et à la culture pour la télévision de Radio-Canada.

Je viens de ce milieu, bien que je n’ai pas étudié en journalisme ni en arts.

Au début des années 90, elle se retrouve dans la ville de Québec, elle y fait d’abord du remplacement estival, puis y retrouve le mandat culturel. Elle était reporter au quotidien, pour le bulletin de 18h : Québec ce soir, affirme-t-elle.

Dans la ville animée, elle couvre l'actualité, théâtre, cinéma, projets spéciaux, arts visuels sans s'essouffler.

Elle réalise des entrevues avec les acteurs du monde de la culture : de Céline Dion à Jean-Louis Trintignant.

Elle s'avoue parfois nerveuse à ses débuts. Trintignant m'intimidait, comme tous les artistes qui venaient de la France au Festival d’été, mais au final ce sont juste des gens comme vous et moi.

Au téléjournal, ses interventions sont parfois frappantes, comme au festival historique des Médiévales. J’y ai personnifié une gente dame et parfois une combattante, explique-t-elle. Elle est même devenue une cible vivante pour un archer anglais en direct au Téléjournal de 18 h.

En 2002, Doris Labrie reçoit un appel téléphonique, celui de Josée Lévesque. Elle cherche une animatrice pour son magazine L’accent, un hebdomadaire sur l’actualité des communautés francophones. La réalisatrice voit en l’animatrice une personne curieuse et amoureuse du français.

En quête d’aventure, Doris Labrie accepte le mandat. Elle a passé les cinq années qui suivent à couvrir les communautés francophones d’un océan à l’autre de très beaux projets, des rencontres de personnalités de la francophonie canadienne.

En particulier, elle garde un souvenir impérissable, celui d'une soirée canadienne en plein été, chez Roger Dallaire, non loin d'Edmonton.

En 2007, une restructuration a lieu chez Radio-Canada. Doris Labrie change alors de médium, elle s'installe au micro de l’émission de radio quotidienne d’après-midi, alors intitulée Jour de plaine.

La trouille au ventre, elle confie que la liberté qu’offre la radio est aussi une arme à double tranchant. C’est une émission de 2 heures et demie, il faut du contenu, alors qu’a la télé tout est calculé, je craignais de m’enfarger.

J'ai été bien encadré avec Michel Lalonde, le réalisateur à l'époque, explique-t-elle.

Elle sera pendant 17 années une des voix marquantes de Radio-Canada en Saskatchewan, berçant les retours à la maison des Fransaskois.

Animer un magazine socioculturel implique aussi de relayer l’actualité dans ses moments plus sombres. Ainsi les

événements dans la Nation crie James Smith à l’été 2022 marquerons longtemps l'animatrice, ça me prenait aux tripes.

Mais, c’est la rencontre du public dont Doris Labrie garde le meilleur souvenir, les émissions spéciales Dans ma cour diffusées depuis les jardins de Fransaskois d'Assiniboia et de Regina.

Je ne pourrais jamais oublier les Francothons, je l’ai co-animé, 6-7 heures de radio, on se promenait avec des micros sans fils parmi les Fransaskois rassemblés à Radio-Canada.

Quand elle fermera son micro, vendredi soir, comme à l'habitude à 17 h 59 et 15 secondes exactement, Doris entamera ce qu'elle considère comme de grandes vacances. On se sent déjà tellement bien, tellement légère, conclut celle qui à fait notre monde à nous, Fransaskois.

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