LE BALLET ATLANTIQUE DU CANADA LANCE UN PROGRAMME DE DANSE AUTOCHTONE AU N.-B.

MONCTON, N.B. — Un nouveau programme de formation professionnelle destiné à huit danseurs autochtones leur permettra de demeurer dans la région des Maritimes, près de leur famille et de leurs terres.

Precious Abygail Dedam, danseuse de «fancy shawl» (châle de fantaisie), a offert une performance à l'occasion de l'annonce effectuée au Ballet atlantique du Canada à Moncton, au Nouveau-Brunswick, la semaine dernière.

Susan Chalmers-Gauvin, présidente du Ballet atlantique Canada, a déclaré que la nouvelle formation réunira les styles de danse contemporaine, de ballet et de danse traditionnelle autochtone.

«Chacun des danseurs suivra cette nouvelle formation et trouvera sa propre voix créative, et créera en fait sa propre nouvelle forme de danse qui rassemblera ces mondes», a-t-elle soutenu.

Le nouveau programme de deux ans, qui sera lancé cet automne à Moncton, accueillera huit danseurs autochtones de 11e année.

Nipahtuwet Naka Wespahtuwet Possesom (Paul), directeur du Ballet atlantique autochtone, a déclaré qu'il n'existait aucun programme de formation professionnelle en danse au Canada atlantique. Dans une première au Canada, le Ballet atlantique ouvre un programme qui empêchera les danseurs autochtones d'être forcés de voyager à l'extérieur de leur communauté pour développer leur art.

«Je ne parle même pas des peuples autochtones. Il n'existe pas de programme de formation professionnelle en danse au Canada atlantique. Alors, quelle meilleure façon de commencer qu'avec les premiers peuples?», a-t-il dit.

En examinant la question du point de vue autochtone, il a affirmé que ceux qui voulaient apprendre la danse devaient quitter leur domicile.

«Nous sommes près de nos communautés, nous sommes près de nos familles, nous sommes là pour les funérailles, nous sommes là pour les naissances, nous sommes là pour Noël, nous sommes là pour toutes les vacances et toutes les cérémonies, a expliqué M. Possesom. Nous ne voulons pas quitter notre maison.»

L'autre avantage du programme est qu'il offre aux étudiants un système de soutien afin qu'ils n'aient pas à se soucier de trouver un emploi pour se nourrir ou payer leurs factures, mais qu'ils puissent simplement se concentrer sur la danse, a-t-il indiqué.

Cette semaine, le gouvernement fédéral a annoncé une subvention de 400 000 $ pour soutenir le programme, et la Fondation des communautés autochtones d'Ulnooweg apportera 50 000 $ supplémentaires.

Mme Dedam, qui est Esgenoôpetitj de la Première Nation de Burnt Church, a affirmé qu'avoir un programme de danse offrant une gamme de formations «signifie beaucoup» de choses.

«Nous sommes connus pour avoir été privés de notre culture de la danse, de notre langue, il y a bien longtemps, (...) mais c'est aussi très récent», a déclaré la femme de 26 ans qui enseigne la danse à la communauté mi'kmaq.

«Pouvoir revitaliser tout cela ensemble, mais aussi avoir une communauté où nous pouvons rassembler tous les danseurs et avoir un engagement professionnel… c'est la chose la plus exceptionnelle à voir en tant que danseuse.»

Dakota Verner, de la Première Nation d'Oromocto, est une danseuse de «jingle dress» (robe à clochettes) qui danse depuis l'âge de huit ans.

«(La danse) m'a donné l'impression que j'étais plus que le fait de simplement vivre dans la réserve, a raconté l'adolescente de 16 ans. Cela m'a donné le sentiment d'être importante et de pouvoir faire des choses, et cela me fait du bien en tant que personne.»

Elle a dit qu'elle «adorerait participer au programme» et amener sa carrière plus loin.

«Je n'aurais jamais pensé avoir une telle opportunité auparavant. Je pensais que j'allais devoir me diriger vers la comptabilité, a-t-elle dit en riant. Mais maintenant, j'ai une prochaine étape pour devenir danseuse dans ma carrière, et j'adorerais le faire.»

Hina Alam, La Presse Canadienne

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