LADY BIRD : OISEAU DE PARADIS

Jeudi le 4, à 14 h, on découvre avec bonheur le premier film réalisé par Greta Gerwig.

Avant de devenir la première femme cinéaste à dépasser le million de dollars de revenus avec un film (le phénomène Barbie, bien sûr), Greta Gerwig réalisait un premier long-métrage solo en 2017 déjà sous les signes de l’humour et du féminin.

Elle s’appelle Christine, mais voudrait qu’on la surnomme Lady Bird. Elle préfère maintenir un climat de tension avec sa mère, plutôt que de réaliser que cette dernière fait tout ce qu’elle peut pour sauver leur famille, après que le père eut été mis au chômage. Elle rêve d’une vie de strass et de paillettes à New York, mais est engluée dans un pensionnat catholique à Sacramento dont elle est l’élève la moins bien nantie.

Amourettes, amitiés vacillantes, famille fragile, rapports de classe pesant inconsciemment sur les psychés, identités mal définies : le portrait de la fin d’adolescence – que l’on devine inspiré par la sienne propre, tant le ton semble juste et sans complaisance – que dresse Greta Gerwig, dans Lady Bird, n’a certes rien de révolutionnaire. Toutefois, il reste empreint de ce charme un rien rebelle, transformant les anecdotes en fantaisies, qui caractérise désormais l’œuvre de la scénariste (Frances Ha) et réalisatrice (Little Women, Barbie).

Notamment lorsqu’elles ont des mères qui, elles, ont dépassé ces questionnements depuis longtemps et n’ont rien de femmes effacées ou dociles. Le film a d’ailleurs failli s’appeler Mères et filles, il n’y a pas de hasard.

 

Si Lady Bird touche autant au but, ce n’est ni par sa mise en scène où s’enchaînent avec un certain rythme les petites saynètes nonchalantes et nostalgiques, remplies de répliques futées, ni par sa bande sonore accumulant les succès pop-rock, ni même par sa direction photo chaleureuse et lumineuse, signée Sam Levy.

La bande-annonce (source : YouTube)

2024-07-03T11:13:37Z dg43tfdfdgfd