LE MOIS DE LA FIERTé EST CLôTURé EN GRAND, AVEC D’IMPORTANTS DéFILéS à TRAVERS LE MONDE

Les célébrations du mois de la Fierté LGBTQ+ ont atteint leur paroxysme dimanche, amenant des fêtards arborant les couleurs de l'arc-en-ciel dans les rues du monde entier pour des défilés de renom.

Ces événements ont clôturé un mois de juin rempli de festivités au Salvador, en Bolivie, en Italie, au Guatemala, en Bulgarie, en Pologne, en Hongrie et en Namibie, pour ne nommer que quelques pays.

 

Première marche de la Journée d’action des personnes transgenres

Au Canada, dimanche, des défilés étaient notamment organisés dans les villes de Toronto, en Ontario, et de Brandon, au Manitoba, où avait lieu la première marche de la Journée d’action des personnes transgenres.

Les personnes transgenres et de genre divers ont souvent été noyées dans les grands mouvements queers et ne bénéficient pas du même soutien que lorsqu’il s’agit par exemple des questions queers cisgenres, souligne l'organisatrice Leila Praznik.

Or, cette année, les tensions liées à la guerre entre Israël et le Hamas se sont infiltrées dans les célébrations, révélant les divisions au sein d'une communauté souvent alignée sur les questions politiques. Des militants propalestiniens ont perturbé plusieurs défilés des fiertés dans le dernier mois, dont ceux de Boston, de Denver et de Philadelphie.

Selon les informations de La Presse canadienne, des manifestants propalestiniens ont aussi perturbé le défilé de Toronto en après-midi.

Des contextes politiques en surplomb

Plusieurs chefs de partis, dont Justin Trudeau, étaient sur place à Toronto pour participer aux festivités. Le cabinet du premier ministre a également confirmé que ce dernier participerait à d'autres événements de la Fierté cet été au pays, sans divulguer davantage de détails.

Pour sa part, Pierre Poilievre, chef conservateur, est le seul chef fédéral dont l'équipe n'a pas participé publiquement à des activités du mois de la Fierté lors de ses voyages à travers le pays pour rencontrer des groupes communautaires, notamment au Québec et à Toronto.

Des festivals et des défilés ont aussi lieu tout au long de l'été dans différentes villes canadiennes. C'est notamment le cas de Halifax (juillet), Vancouver, Montréal et Ottawa (août).

De récentes lois anti-LGBTQ+

De manière générale, au Canada, les crimes haineux liés à l'orientation sexuelle sont en hausse et les politiques publiques discriminatoires prolifèrent partout dans le monde.

Les participants des différentes célébrations de la Fierté LGBTQ+ au pays reconnaissent les acquis de la communauté, mais souhaitent attirer l'attention sur le recul de ses droits, non seulement au pays, mais à travers le monde. Une enquête pancanadienne montre que les personnes transgenres et non binaires peinent encore à obtenir des soins médicaux adaptés au sein des réseaux de santé canadien et québécois.

Chez nos voisins du Sud, l'interdiction dans les dernières années des soins de transition de genre, adoptée par des États dirigés par les républicains, fait craindre le pire. L'Arkansas, État du sud conservateur et chrétien, est devenu en 2021 le premier à interdire aux mineurs l'accès à des traitements de transition de genre hormonaux ou chirurgicaux. Depuis, une vingtaine d'autres États lui ont emboîté le pas, dont la Floride et le Texas.

Des conversations ont lieu en ce moment même à différents endroits du Canada qui remettent en question la sécurité des personnes de la communauté LGBTQ+, s’alarme Arnaud Baudry, directeur général de FrancoQueer, la première association dédiée aux personnes 2SLGBTQIA+ francophones de l’Ontario.

Quelques avancées à travers le monde

Ce n'est une surprise pour quiconque, les droits des personnes issues de la communauté LGBTQ+ progressent de manière inégale dans le monde. Bien que l’homosexualité soit toujours considérée comme un crime dans 62 pays, certains droits LGBTQ+ avancent vers une plus grande acceptation et égalité.

En mars, la chambre basse du Parlement thaïlandais a adopté, avec une écrasante majorité, un projet de loi sur le mariage homosexuel. La Thaïlande est ainsi devenue le premier pays d'Asie du Sud-Est à légaliser le mariage pour les couples LGBTQ+.

L’Estonie a aussi autorisé en début d’année le mariage homosexuel, tout comme la Grèce, qui a même légalisé plus tôt cette année l’adoption d'enfants par des couples de même sexe.

Pourquoi célébrons-nous le Mois de la Fierté en juin?

Le Mois de la Fierté est célébré en juin partout dans le monde pour commémorer les émeutes de Stonewall, qui ont commencé le 28 juin 1969 à la suite d'une descente policière au bar gai Stonewall Inn à New York, aux États-Unis. Cet événement est considéré comme un tournant dans la lutte pour les droits et la visibilité des personnes LGBTQ+.

Ces émeutes ont d’abord inspiré le premier défilé de la Fierté à New York le 28 juin 1970, un an après les événements. Ce rassemblement est considéré par plusieurs comme le tout premier défilé de la Fierté.

Depuis, le mois de juin est devenu un symbole de la Fierté et des avancées sociales et juridiques pour la communauté LGBTQ+. Aux États-Unis, de nombreuses villes organisent leur défilé en juin pour cette raison.

Au Canada, il faudra attendre environ 10 ans après Stonewall pour que les premiers défilés officiels aient lieu, à Montréal et à Vancouver notamment. Les défilés canadiens se déroulent tout au long de l’été, pas nécessairement en juin.

Si le Mois de la Fierté est en juin, le Mois de l’histoire des LGBT, quant à lui, est célébré en octobre en Amérique du Nord. Instaurées plus récemment, ces célébrations ont lieu en octobre, notamment pour rendre hommage aux premières manifestations tenues à Washington pour les droits des lesbiennes et des gais.

Avec les informations de l'Associated Press, La Presse canadienne, Jean-François Gérard et Philippe Granger

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