KORI CHEVERIE ET SES JOUEUSES SE DISENT PRêTES ET IMPATIENTES D'ENTAMER LES SéRIES

MONTRÉAL — Cinq joueuses de l'équipe de Montréal et l'entraîneuse-chef Kori Cheverie ont tour à tour défilé devant un groupe de journalistes mercredi midi et s'il fallait résumer en quelques mots-clés l'essentiel de leur message, ça ressemblerait à ceci: «nous sommes prêtes», «nous sommes impatientes», «nous sommes excitées», «nous avons hâte de jouer devant nos partisans».

«Nous sommes prêtes. Oui, nous sommes prêtes» ont d'ailleurs été les premiers mots qu'a prononcés Cheverie lorsqu'elle s'est fait demander s'il était temps que s'amorce la demi-finale de la Ligue professionnelle de hockey féminin entre sa formation et celle de Boston.

Cette série prendra son envol jeudi soir à la Place Bell devant, une fois de plus, une foule qui promet d'être imposante à l'amphithéâtre lavallois. Le scénario d'une salle comble n'est pas écarté pour l'affrontement de jeudi, et en date de mercredi midi, il était presque confirmé pour le deuxième match, samedi soir.

«Je ne peux plus attendre, surtout après ce que nous avons eu ici, ce que nous avons eu à la Place Bell, ce que nous avons eu au Centre Bell», a admis l'attaquante Laura Stacey, après la dernière séance d'entraînement complète de l'équipe, tenue sur la deuxième glace de l'Auditorium du Verdun, à la veille du duel inaugural.

«Bien sûr, c'est quelque chose de vraiment spécial d'avoir cette chance, d'avoir été capable de confirmer la deuxième place et d'obtenir l'avantage de la glace. Nous avons bataillé pour ça tout au long de l'année. Nous allons chérir ce moment, nous allons le savourer et nous allons faire tout en notre pouvoir pour que cette foule soit aussi bruyante que possible.»

Cheverie a admis qu'elle a hâte de vivre l'ambiance d'un match éliminatoire dans la grande région de Montréal et elle est convaincue que ses joueuses vont s'abreuver de l'appui de leurs partisans, surtout après cette première campagne qui a dépassé toutes les attentes de l'organisation aux guichets.

«Je pense que nos supporters sont tout ce qu'il y a de plus important. Quand je repense au match du Centre Bell, j'ai eu l'impression qu'au moment où la rondelle est tombée, nous étions en train de gagner ce match. Je suis persuadée que les supporters ont été en quelque sorte le septième joueur sur la glace, qui nous a poussées à aller de l'avant. Je suis impatiente de voir à quoi peut ressembler l'atmosphère des séries éliminatoires à Montréal, alors que la saison régulière a été assez exceptionnelle.»

Une suite de samedi?

Un autre mot est revenu fréquemment dans les commentaires des intervenantes de l'équipe montréalaise en prévision de l'affrontement contre Boston: robustesse.

Cette sensation est amplifiée par le fait que les deux formations ont été impliquées dans une dure bataille samedi dernier alors qu'elles disputaient leur dernière partie de la saison régulière dans des contextes bien différents.

La troupe de Cheverie s'était présentée au Tsongas Center assurée de terminer en deuxième place, ni plus haut, ni plus bas. De son côté, Boston avait besoin d'une victoire en temps réglementaire pour se qualifier aux séries.

Boston a inscrit un gain de 4-3 grâce à un but marqué tard au troisième vingt, après avoir laissé filer une avance de 3-0 après 40 minutes.

L'intensité a été à ce point élevée que Stacey a failli se battre avec une rivale. Mercredi, lors de sa mêlée de presse, Cheverie a admis qu'elle a eu des craintes.

«C'est sûr que j'avais peur pour les joueuses. Vous voulez qu'elles jouent un bon match, vous voulez les préparer pour les séries éliminatoires. (Le match) n'avait pas de signification par rapport au classement, mais il en avait au niveau du moral. Le fait que nous avons mis l'effort en troisième période ou de la manière que ça s'est terminé, j'étais satisfaite en tant qu'entraîneuse.»

La gardienne de but Ann-Renée Desbiens s'attend d'ailleurs à voir des similitudes, jeudi soir, avec la partie de samedi.

«Le match de samedi est unique dans le sens que Boston avait tout à jouer tandis qu'on savait déjà où on était (au classement). C'est certain que c'est une perspective qui était différente pour les deux équipes», a d’abord souligné Desbiens.

«Pendant la partie, on a vu qu'elles étaient très physiques, qu'elles étaient prêtes à finir toutes leurs mises en échec tandis que nous, ça nous a peut-être pris un peu de temps à nous rendre compte qu'un match de hockey se jouait. Oui, leur intensité, leur robustesse sont des choses qu'elles vont apporter en séries, il n'y a aucun doute là-dessus. Ça va être à nous de faire la même chose.»

Au classement final, Montréal a terminé avec 41 points, six de plus que Boston, mais les deux formations ont divisé les honneurs de leurs quatre affrontements. Par ailleurs, l'équipe de Boston a gagné quatre de ses cinq derniers matchs et perdu l'autre en temps supplémentaire, un détail qui n'échappe pas à la capitaine Marie-Philip Poulin,

«De pouvoir sortir quatre victoires de trois points dont elles avaient besoin, je leur lève mon chapeau pour ce qu'elles ont fait, car elles le méritent amplement, a déclaré Poulin. Mais les séries, c'est une nouvelle saison. Il faudra être prêtes demain et l’équipe qui va se concentrer sur les détails va l'emporter.»

«Je pense qu'elles jouent avec un plus grand sentiment d'urgence, a noté Cheverie lorsqu'elle a été invitée à comparer Boston par rapport au club qu'elle a vu en première moitié de la saison.

«Il y a du talent, mais il semble que ça ne cliquait pas. Mais lors du dernier match, elles ont joué avec un sentiment d'urgence élevé pour se qualifier aux séries. C'est ce qui ressort, ça et leur côté robustesse.»

Michel Lamarche, La Presse Canadienne

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