LES CENNES NOIRES, UNE VIE DE PETITS BOULOTS

« Le premier nom de travail c'était Proverbes afro-québécois », confie Akena Okoko alors qu’il lance ces jours-ci Les cennes noires, cinq ans après Sainte-Foy.

Ce petit livre s’inscrit dans la continuité du précédent. Des textes courts sans ponctuation qui rassemblent des souvenirs liés à la quarantaine d'emplois qu’il a eus au cours de sa vie. Tout ce qui est dans cette œuvre-là, c’est la réalité. C’est l’histoire vraie, souligne-t-il.

Le livre s'ouvre sur une anecdote rattachée à l’enfance. Son frère et lui pratiquent l’art de faire semblant de dormir. Le repos est un travail éprouvant, écrit-il. Suivra son premier emploi comme assistant camelot avec son père et ses frères. Les emplois se multiplient et se diversifient, que ce soit à Québec ou Montréal.

Je me suis rendu compte que beaucoup des histoires que j'écrivais m'amenaient à un proverbe ou à une phrase importante, le canal était souvent les emplois, évoque Akena en parlant de la genèse de ce projet d’écriture. Ça m'a rappelé que j'avais quand même beaucoup d'emplois durant ma vie, puis finalement, ça a fini par bifurquer vers ça. J'ai eu une quarantaine d'emplois dans ma vie, puis j'ai fait à peu près un texte sur chacun.

Dans un style unique, qui rappelle la poésie, il relate des moments choisis pour se raconter. L’écriture, ça faisait longtemps, depuis que je suis jeune. Je me disais, en vieillissant, c'est quelque chose que j'aimerais faire de plus en plus souvent. Mais à 20 ans, il ne se sentait pas prêt.Maintenant, je me sens plus confiant de dire que j'ai quelque chose à partager.

La construction, le sport, l’écriture et la musique sont parmi les activités toujours présentes dans sa vie. Le travail et le gagne-pain sont deux choses différentes pour moi. La paie, c’est de passer du temps en famille et de se garder en forme, affirme l'auteur et rappeur.

Le titre, Les cennes noires, rappelle ses racines afro-descendantes. La pièce de 1 ¢ rappelle aussi un passé révolu. Il y a eu plusieurs titres de travail, mentionne t-il. Il explique que, comme avec la musique, il trouve toujours le titre à la fin. Je monte une longue liste, dit-il. Même si j’essaie de l’éviter, il y a toujours une forme d’identité afro-québécoise dans mon écriture. C’était un peu un rappel de ça.

Il évoque au passage des situations de racisme vécues ou entendues, mais il ne souhaite pas, soutient-il, porter cette cause dans ses actions. Il y a des gens qui sont là pour ça. Je ne suis pas une personne qui entre dans le combat pour éliminer le racisme. J'ai grandi dans une famille où mon père nous disait : "Soyez la tête et non la queue”.

Akena Okoko va accompagner son recueil au Salon du livre de Québec, qui se tient au Centre des congrès du 9 au 13 avril 2025. Comme musicien, il présente le premier spectacle de l’année de KNLO au Vieux Bureau de Poste de Lévis le 29 mars 2025.

2025-03-16T08:05:01Z